mardi 20 janvier 2009

Minutes of Symposium n°8

À tous les fidèles de ce rendez-vous cultissime des bons mets et des bons mots,

On dit souvent que le Champagne fait tourner les têtes, mais à en croire notre composition mercredi dernier, il fait aussi tourner les Michel. En orbite même.
Même appâté par une étiquette prestigieuse, notre équation différentielle à 2 pattes et 3 inconnues n’a su trouver le chemin des muselets.

Qu’à cela ne tienne ! Les fidèles parmi les fidèles étaient là.
Manu arriva avec l’emblème de la soirée, la galette Rolancy.
Suivi de très très prés par Cyp accompagné de sa bouteille de bulles et son poisson à écailles.
Monfredo est venu avec son idôle, Eddy Mitchell.
Chris n’est pas venu, il était déjà sur place, et pour cause il fut notre hôte.
Et enfin Felipe apporta le « précieux » sans lequel une soirée dégustation ne serait qu’une soirée alcoolisée.

Compte tenu du cérémonial qu’impose le Champagne, nous n’avons pas entamé notre séance par la traditionnelle Leffe des familles. Ceci dit afin de conjurer un mauvais sort toujours prêt à sévir, nous en avons quand même ouvert une, mais sans y toucher.
Merci aussi à nos mécènes qui nous ont permis de n’avoir à acheter qu’un seul flacon.

Le premier apporté par Cyp fut agréable, équilibré, une bonne mise en bouche accompagnant assez bien les pringles épicés.
Je ne m’étendrai pas longtemps dessus car le clou de la soirée vint après, un Dom Pérignon 2000, très largement salué par la critique.

Sûrement embrumés par la première bouteille, notre première impression fut presque décevante. « c’est ça un Dom Pérignon ? ». Le temps de le dire, et le chardonnay reprenait le dessus, soutenu sur les ailes par les bulles fines et rapides qui imprégnaient directement notre âme. Cyp, toujours avare de compliments envers les chardonnay osa même un « c’est un grand Chablis avec des bulles »
La grossièreté ne faisant pas partie de mon langage, je ne me risquerai pas à demander qui a osé péter dans le Chablis de Cyp !
Mais ce vin se démarque vraiment des champagnes (sans majuscule, eux) goûtés jusque là. Il est fin, équilibré, laissant venir des notes grillées dans une finale longue et sans défaut.
Si en plus on estime que sa notoriété prévaut sur sa grandeur, alors j’ai hâte de goûter à ses maîtres, plus confidentiels. Quoi qu’il en soit c’est un vrai vin, et pas des moindres.

Bon, il faut avouer qu’après cela les autres étiquettes, même renommées, n’ont pas du tout soutenu la comparaison et les 2 Heidsieck (Piper et Charles) se sont révélés assez moyens. (mention passable pour le second tout de même)
Le saumon grillé, ainsi que les poivrons compotés et le riz casserolé ont apporté un peu de consistance à cette dégustation qualitativement moins « équilibrée » qu’à l’accoutumée. Invitez Kate Beckinsale à l’élection de miss pays du Bugey et vous comprendrez.

Même la galette de M.Rolancy nous parut en deçà du Pithivier qu’il nous fournit quelques mois auparavant. Manu, dans sa science et sa verve inégalée nous apprit que la galette, au contraire du Pithivier, comportait de la crème patissière au beurre d’amande, et par conséquent la fève glissait mieux dedans le feuilleté de la pâte. Renseignement pris, des « spécialistes » déclarent que la seule différence entre les 2 est la quantité de crème d’amande, voire même la simple présence de fève (avec couronne assortie), et pire encore la date de fabrication ! coupons la poire en deux : selon un protocole d’essai validé par une population cohérente et représentative de 2X5 personnes, le Pithivier est meilleur que la galette et par conséquent il ne peut s’agir de la même recette. Dont acte !

Chris salua notre départ d’un Kaol Ila fort sympathique, et nous rentrâmes heureux et fiers de notre découverte, totalement insouciants du lendemain qui fut malheureusement plus âpre que notre Dom Pérignon.

S’il est une chose qui ne change pas, c’est l’intarissable éloquence de notre « schmoll » du soir :

Fredo 1, anthologique : « C'est là, en parlant de baise, que j'aimerai avoir une fraise sous la main »
Fredo 2, très déçu : « Les Tartougas n’existent pas… »
Fredo 3, ôlivier assermenté : « Je crois que ça se cueille le homard »
Cyp : « le coup des canards qui se posent dans l’étang, c’est pas dans Forrest Gump ? »
Fredo 4, sur le tard : « faut juste faire péter la capsule »
Felipe : « ça pourrait sentir plus l’amande, mais ça sent quand même bien l’amande »
Felipe : « Je sens mieux le rhum de la galette des rois en buvant du champagne »
Fredo, prôvençal de la Ruhr : « cheu vais tâper ta zalopetteu ! » Il rétorque : « c’est sorti du contexte ! » (Fredo, toi aussi sors du contexte !!)

Histoire de ne pas toujours accabler Fredo, d’un autre auteur :
« J'ai toujours remarqué que les gens faux sont sobres, et la grande réserve de la table annonce assez souventdes mœurs feintes et des âmes doubles. Un homme franc craint moins ce babil affectueux et ces tendresépanchements qui précèdent l'ivresse… »
(J.J.Rousseau)

Merci Fredo pour ta franchise !

Quelques statistiques pour faire plus ingénieur :
Ont été goûtés jusque là 21 rouges, 18 blancs et 1 rosé (total=40)
Meilleure note : 8,6/10 (Dom Pérignon 2000)
Moins bonne note : 2,0/10 (Côteaux du Roannais 2006)

Le thème et la date de la prochaine réunion n’ont encore pas été décidés. Je vous propose donc d’émettre vos propositions, et que le meilleur choix l’emporte !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je rappelle aux spécialistes du brillant auteur de ce billet :
pithivier = crème d'amande = amande + beurre
galette = frangipane = crème patissière + crème d'amande (proportion d'environ 2/3 amande pour 1/3 patissière)